JE SUIS UNE VICTIME

Il n’existe pas de voie miracle pour se remettre de violences sexuelles subies en tant que mineur.e. Il revient à chaque victime de trouver un chemin vers le rétablissement. Une certitude pourtant existe : de nombreuses victimes vivent heureuses. Le chemin est souvent long et semé d’embûches, certes. Mais s’il n’est pas possible d’effacer son passé, on peut apprendre à accepter son vécu, dépasser le traumatisme et vivre heureux.se.

Prenez soin de vous

Plus que tout, prenez soin de vous. Acceptez vos limites et soyez bienveillant.e à votre égard.
  • Vous avez le droit au respect et à l’amour ;
  • Vous avez le droit d’être protégé.e ;
  • Vous pouvez être aidé.e ;
  • Entourez-vous si possible de personnes qui vous aiment ;
  • Faites attention à votre hygiène ;
  • Vous avez le droit d’être triste et de pleurer ;
  • Vous avez le droit de ne pas avoir envie de tourner la page ;
  • Vous avez le droit de ne pas avoir envie de partager votre expérience ;
  • Vous avez le droit de parler et de raconter votre vécu ;
  • Les conséquences des violences sur votre santé peuvent être soignées.
  • Votre existence a de l’importance.
Toute une communauté existe pour vous soutenir ; une communauté qui partage votre expérience. Vous n’êtes pas seul.e.
© Elisabeth Woronoff
© Elisabeth Woronoff

La parole, un acte souvent libérateur

De nombreuses victimes taisent les agressions subies, pour des raisons diverses expliquées ici. La libération de la parole constitue alors souvent une étape importante dans la voie du rétablissement. La raison est assez simple : on ne peut vivre pleinement sans assumer son histoire. Pour beaucoup de victimes, l’écriture peut également faire partie du processus de reconstruction. « Parce qu’écrire, c’était redevenir le sujet de ma propre histoire », explique Vanessa Springola dans son ouvrage « Le consentement ». La révélation n’est cependant pas toujours aisée. La personne en face ne présente pas toujours une oreille bienveillante. La majorité des victimes (55%) indique que lors de la première révélation, leur interlocuteur.ice n’en a plus jamais reparlé avec elles et un tiers évoque la gêne de cet interlocuteur. Une victime sur cinq indique par ailleurs que leur interlocuteur.ice leur a demandé ou conseillé de garder le silence, ou qu’il/elle a mis en doute leur témoignage en les accusant de mentir.

Prise en charge médicale

La prise en charge médicale est souvent nécessaire directement après des faits de violences sexuelles mais également plusieurs années après les faits. Des médecins peuvent apporter les soins nécessaires à vos blessures, vous aviser sur votre situation gynécologique, sexuelle et reproductive et vous permettre de traiter des conséquences à long terme, le cas échéant avec des médicaments. Pour voir un médecin, plusieurs options existent :

Votre médecin traitant

Vous pouvez également contacter votre médecin traitant

L'hôpital

Vous pouvez trouver l’hôpital le plus proche de chez vous ici.

Un Centre de Prise en Charge des Violences Sexuelles (CPSV)

Le CPVS propose une prise en charge médicale (soins aux blessures et lésions et traitement des conséquences physiques, sexuelles et reproductives) ainsi qu’un soutien psychologique aux victimes d’agressions qui ont eu lieu dans le délai d’un mois. Le CVPS peut également consigner toutes les données de l’agression en vue d’une éventuelle enquête légale (constat de lésions, recherche de traces biologiques de l’auteur des violences sexuelles, la récolte de preuves). Des inspecteurs de police spécialisés viennent dans le centre prendre la déposition si la victime souhaite porter plainte.

Un CPVS existe dans les hôpitaux belges suivants :  l’UZ Anvers, CHU Saint-Pierre de Bruxelles, l’UZ Gand et le CHU de Liège. Pour plus d’informations, cliquez ici.

Suivi psychologique

Un soutien psychologique s’avère souvent nécessaire après des faits de violences sexuelles sur mineur.e. Si la victime n’en ressent pas le besoin, elle est peut-être encore sous l’ « anesthésie » de la dissociation. Une fois que l’amnésie se lève, les souvenirs peuvent être extrêmement douloureux. Un suivi psychologique peut également permettre de raviver des souvenirs (notamment au travers de l’hypnose) ou encore de mettre fin à des troubles psychosomatiques. Quelques associations :
  • Le Planning Familial de Saint Gilles organise un groupe de parole pour des personnes adultes victimes d’abus sexuel dans l’enfance (https://www.planningfamilialstgilles.be/groupe-de-paroles).
  • Le Centre de Prise en Charge des Violences Sexuelles organise un groupe de soutien pour les proches des victimes d’agression sexuelles. Par téléphone au 02/535.45.42 ou par mail cpvs@stpierre-bru.be.
  • La Touline organise un groupe de parole pour victimes de violences sexuelles. (http://www.latouline.be et 0800 98 100).

Porter plainte

Toute victime a pourtant le droit de porter plainte même lorsque les faits sont prescrits. Le fait de porter plainte peut parfois aboutir à des enquêtes dont le but sera de vérifier qu’il n’y a pas d’autres victimes. Porter plainte permettra aussi de faire connaitre l’ampleur de la problème des violences sexuelles sur mineur.e.s.

Comment porter plainte ?

Dépôt de la plainte

Pour porter plainte, vous pouvez soit le faire via le commissariat, soit en adressant un courrier au Parquet. A ce stade vous n’avez pas nécessairement besoin d’un.e avocat.e.

Déposition

Dans les deux cas, les victimes sont généralement auditionnées en vue de rassembler toutes les informations nécessaires pour débuter une enquête. Si certaines questions sont désagréables, il est néanmoins généralement important d’y répondre. Si certaines questions paraissent déplacées, il peut être utile de demander à l’agent de police des explications.

Déclaration de personne lésée

A la fin de l’audition, un procès-verbal (un document qui reprend les informations partagées pendant l’entretien) sera dressé. Vous avez le droit à une copie de celui-ci. Il vous sera également proposé de vous déclarer personne lésée. Ce formulaire indique à la justice que vous êtes une victime et vous donne de nombreux droits comme celui d’être informé.e. de l’évolution de la procédure.

Enquête

Le procès-verbal va ensuite être communiqué au Procureur du Roi et le cas échéant au juge d’instruction. Ce sont elleux qui décideront des actions à prendre dans le cadre de l’enquête. Il peut être utile de passer par un service d’assistance policière aux victimes (SAPV) afin d’organiser au mieux votre dépôt de plainte.

Procès

A l’issue de l’enquête, le procureur du roi – le juge d’instruction décidera s’il/elle a suffisamment de preuves pour entamer un procès. Dans le cadre d’une réponse positive, un procès aura lieu. Si non, le dossier est classé sans suite.

Acteurs pour vous aider

Certaines des associations mentionnées ici peuvent vous aider dans le cadre d’une procédure judiciaire.

Il existe également différents services spécialisés dans l’aide juridique (mais ils ne sont pas spécifiques aux victimes de violences sexuelles), notamment : 

  • Le Service d’Assistance Policière aux Victimes (SAPV) : Le SAPV est un service de première ligne composée d’une équipe psychosociale. Il y en a un pour chaque zone de police. Vous pouvez trouver les coordonnées des 196 zones de police de la Belgique, et avoir plus d’informations ici : https://www.police.be/fr.
  • Les Services d’Accueil des Victimes des Maisons de justice : Les Services d’Accueil des Victimes peuvent vous informer et vous accompagner tout au long de la procédure judiciaire. Plus d’informations, sur le site : http://www.victimes.cfwb.be/ou-trouver-aide/services-accueil-victimes/
  • Le Bureau d’aide juridique est un service de deuxième ligne qui se limite à désigner un avocat aux personnes qui remplissent les conditions pour en bénéficier (il s’agit surtout de conditions pécuniaires). Plus d’informations, sur ce site : https://avocats.be/fr/bureaux-daide-juridique-baj.

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